Dégustation de Grands blancs avec de l’âge (9 mai 2012)

[Blacksmith]

Dégustation de Grands blancs avec de l’âge

Quand : Mercredi le 9 mai 2012, à compter de 19 heures pour l’apéro
Où : Chez Black&White
Bouffe : Plus de vin que de bouffe, chacun amène un petit quelque chose, pain et eau gazeuse fournis.
Déroulement : Vins en simultanée, en 3 vagues, verres identiques sur place.
Nombre de participants : 8 max
Coût : 90$ par participant
Règles : Sorry no back-up, on vit avec ce qu'il y a dans le verre !!!

Participants :
Blacksmith
Whitesmith
Frère Toc
Vaudésir
Dantès
Bazzwell
Adam_Bomb
Asterix

Réservistes (au cas où...) :

Kopke
Baztazraz
Nico

Line-UP

Jean-Marc Brocard Chablis grand cru Bougros 2001
Corton-Charlemagne , Domaine Dubreuil-Fontaine 1992
Hermitage, Domaine J-Louis Chave 1992
Condrieu, Domaine G. Vernay, Les Chaillées de l'Enfer 1997
Châteauneuf-du-Pape, Domaine du Grand Veneur, 1997
Château-Grillet , Neyret-Gachet 2001
Savennières-Coulée de Serrant Clos de la Coulée de Serrant 2001
Alsace grand cru Rangen de Thann, Domaine Schoffit, Pinot gris - Clos Saint-Théobald, 2000
Jurançon, Les jardins de Babylone, 2004
Vouvray moelleux Domaine Huet Le Mont 1996

[Frère Toc]

J'ai vraiment hâte.

Merci Blacksmith

[Kopke]

Réserviste svp

[baztazraz]

back-up !

[Nico]

Ouais, j'ai peu de chance mais, réserviste

[OpusOne]

Jurançon, Les jardins de Babylone, 2004

Ce vin mythique de Didier Dagueneau est incroyable. Vous allez vous régaler!

[Blacksmith]

Rappel aux participants, c'est ce mercredi, chacun amène un petit quelque chose à manger et un chèque.

Les bouteilles seront ouvertes juste un peu avant que ça commence. J'ai très hâte !


Une petite photo du line-up, histoire de se mettre en contexte !

[Dantès]

[Kopke]

Constats:
- 1 btl sur 11 bouchonnée, bon ratio
- des blancs, plus jeune que vieux
- mon préféré: Jurançon, Les jardins de Babylone, 2004
- déception: Chave
- Brocard: très bien mais j'aime mieux mes Chablis sur la minéralité sans bois
- Grillet et Coulée de Serrant, WTF, non merci

Kopke

[ludwig]

Je suis étonné pour le Brocard, car ce producteur n'utilisent pas de futs de chêne et élève ses vins en inox et foudres. Il se tient très loin des notes boisées.

Pour ce qui est du Chave en quoi était-il décevant? Ce vin est souvent soldé aux USA et est issu d'un millésime difficile... mais on espère toujours avoir quelque chose dans une bouteille de Chave.

[Adam_Bomb]

Le Chave a un nez qui a un peu de volatile, mais en bouche, tout est là.

[dzitt]

Et Grillet ? Un 2006 bu était tout simplement sublime...si on aime le Viognier !

dzitt

[Frère Toc]

Voilà c'est fait une soirée extraordinaire : d'abord par la qualité des dégustateurs présents que je rencontrais pour la plupart pour la première fois (merci encore) et surtout par les vins !!

Un grand merci à White&Blacksmith pour l'organisation de cette soirée, pour leur acceuil et pour m'avoir laissé la possibilité d'observer l'évolution des différentes vins sur toute la durée de la soirée au grand dam de Dantès

11 bouteilles finalement puisqu'une dernière quille de Noblesse du temps 1999 du domaine Cauhapé est venue rejoindre ses grandes soeurs en fin de dégustation (gracieuseté de Bazzwell).

Effectivement une bouteille défectueuse seulement sur les 11 pour des vins blancs dont la plupart avait dépassé les 11 ans d'âge et pour certaines même approchaient les vingt ans... Pas de chance c'était la mythique Coulée de Serrant mais ce sont des choses qui arrivent.

Pas réellement de grosse déception, et même plutôt des bonnes surprises. Connaissant déjà le jurançon Les Jardins de Babylone on ne peut pas parler de surprise même si ce vin a, je crois, fait l'unanimité. En fait la meilleure surprise a sans doute été la tenue du corton-charlemagne de la maison Dubreuil-Fontaine. Malgré ses presque 20 ans, provenant d'une région où les problèmes d'oxydation prématurée reviennent souvent sur les forums et autres médias spécialisés, ce vin était dans une tenue superbe et a continué d'évoluer dans les verres tout au long de la soirée.

Voici mes commentaires sur chaque produit et c'est bien personnel

Chablis grand cru Bougros 2001 Jean-Marc Brocard. Une belle bouteille pour commencer encore très jeune (trop ?). La couleur la plus pâle de la soirée, un nez un peu fermé au début qui s'ouvre par la suite sans jamais devenir exhubérant mais avec beaucoup de finesse. Des notes d'agrumes évoluant sur les fleurs blanches et avec en toile de fond une certaine minéralité. Bouche bien équilibrée, tendue avec une fraîcheur de bon aloi pour débuter la dégustation.

Corton-charlemagne 1992 Dubreuil-Fontaine. Une bouteille goûtée la première fois en 1997, et qui malgré un boisé très présent (comme beaucoup de grands bourgognes blancs de ces années-là) montrait un énorme potentiel. 15 ans plus tard, c'est extraordinaire. Ça ressemble un brin à certains "vieux grands champagnes" comme les Dom Pérignon de l'Oenothèque. C'est un nez riche évolué mais pas oxydé avec des notes de noisette grillée, de café, de miel et de cire et quelques nuances de pommes compotées. Une bouche ample, veloutée sans lourdeur et une finale qui se prolonge. J'ai vraiment aimé !

Hermitage 1992 Jean-Louis Chave. Pour certains une déception, pour d'autres une belle surprise. Un vin qui ne laisse pas indifférent. Ce n'est pas le meilleur vieux Chave que j'ai goûté (j'en ai pas goûté des tonnes non plus...) mais ce sont vraiment les notes de fruits blancs qui dominent avec quelques nuances mentholées. Par contre en bouche, le vin possède une très belle texture, aucune lourdeur si ce n'est les arômes qui prolongent une finale qui m'ont fait penser à une bonne Mirabelle de Lorraine.

Châteauneuf-du-pape 1997 La Fontaine Domaine du Grand Veneur. Difficile de passer derrière l'Hermitage et pourtant cet outsider n'est pas passé inaperçu. Plus en finesse et délicatesse que la majorité des autres vins de la soirée, il ne paraissait pas son âge. La couleur la plus claire après le chablis, un nez discret légèrement floral avec des notes boisées qui apparaissent et finissent par dominer à l'évolution. Bouche équilibrée sans lourdeur et sans brûlure.

Château-grillet 2001 Neyret-Gachet. Une très belle bouteille mais désarçonnante pour les amateurs de viognier pêche-abricot. C'est au contraire les notes de fruits secs et notamment amande qui ressortent. Nez très élégant qui prend peu à peu de la puissance, c'est surtout son équilibre qui m'a impressionné. Même sur les 4 heures qu'a duré la dégustation, il n'a pas bougé. Très précis remarquablement balancé, fraîcheur initiale largement compensée par une belle amplitude de milieu de bouche et grande finale. En ce qui me concerne une des grandes fioles de la soirée !

Condrieu 1997 Les Chaillées de l'Enfer Georges Vernay. Si je devais absolument trouver une déception, ce serait cette bouteille. Mais c'est sous la contrainte uniquement que je ferais cet aveu. On sent le viognier très mûr, des notes très confites d'abricot et de pêche, assez typique mais sans la frâicheur florale que l'on retrouve habituellement dans ces cuvées. Très corsé, l'équilibre ample et velouté du début cède peu à peu la place à l'alcool et même la finale longue et fruitée du début perd peu à peu ses arômes pour ne garder que l'alcool. J'ai bien aimé la première demi-heure. Après 4 heures ce n'était plus le même vin, pas dans le bon sens...

Alsace grand cru Rangen de Thann 2000 pinot gris Clos Saint-Théobald Domaine Schoffit. J'adore les grands pinots gris alsaciens alors suis-je objectif ? En tous cas j'ai beaucoup apprécié. Il est vrai que je connaissais déjà ce vin et que je le savais contenir du sucre résiduel. Mais un beau nez de fruits à noyau, de miel et un pointe d'hydrocarbures qui apparait avec l'évolution dans le verre. Bel équilibre, attaque fraîche puis sucrée qui reste cependant mesurée et se prolonge dans une finale très fruitée et rafraîchissante. Miam.

Jurançon 2004 Les Jardins de Babylone. La bouteille de la soirée ! J'adore cette région où j'ai beaucoup d'amis et décidément on y fait de grands vins ! Un jurançon typique au nez puissamment aromatique où se mêlent les notes de fruits exotiques (ananas confit, fruit de la passion, etc.), les notes de miel et de cire et cette petite pointe qui me rappelle la truffe (blanche pour faire plaisir à Adam ). Vraiment surperbe. Et en bouche, j'adore cet équilibre pour les vins sucrés. Aucune lourdeur bien au contraire; la concentration certes mais cette fraîcheur caractéristique des vins passerillés et du petit manseng qui font qu'on y revient sans problème. C'est bon et ça se boit très facilement.

Vouvray moelleux 1996 Le Mont 1ères tries Domaine Huet. Difficile de passer après un vin extraodinaire surtout lorsque le chenin ne s'exprime pas autant que sur d'autres liquoreux du Val de Loire. Nez sur la retenue avec de délicates notes de poire cuite et surtout des notes de foin qui finissent par ressembler à un mélange houblon/levure (pas sûr qu'Astérix soit d'accord...). Bouche sans grande vie mais malgré tout bien équilibrée et encore assez fraîche malgré le sucre.

Jurançon 1999 Noblesse du temps Domaine Cauhapé. Plus boisé que Babylone, un peu moins aromatique mais toujours alléchant. On retrouve en bouche cet équilibre où une saine acidité qui perdure vient équilibrer le sucre et l'alcool pour en faire un vin qui se déguste avec un plaisir sans cesse renouvelé.

Bref, ne m'en veuillez pas pour ce CR un peu long quand on aime on ne compte pas et j'ai été enchanté à tous niveaux par cette soirée. Vivement qu'on remette ça

[Kopke]

Je suis étonné pour le Brocard, car ce producteur n'utilisent pas de futs de chêne et élève ses vins en inox et foudres. Il se tient très loin des notes boisées.

Salut Ludwig,

Je pense que je suis le seul à avoir parlé de bois pour ce vin. Je veux bien admettre qu’il n’était pas boisé proprement dit, mais selon moi, l’apport du bois/foudre sur ce Chablis était perceptible en bouche. J’ai eu cette même réflexion avec le millésime 2002 de ce vin. D’après ce que je peux déduire du site web de Brocard, ce Chablis est élevé 2/3 en foudre et 1/3 en cuve inox. À mon avis les vins de Chablis sont distinctifs lorsqu’ils ne touchent pas le bois et c’est cette interprétation du Chablis que je préfère. Lorsqu’ils touchent le bois, ils ressemblent davantage aux autres grands chardonnays de Bourgogne et, bien que ces Chablis puissent aussi être excellents, je suis rarement emballé.

Kopke

[Adam_Bomb]

Et Grillet ? Un 2006 bu était tout simplement sublime...si on aime le Viognier !

dzitt

Un de mes préféré de la soirée