Ce soir, un grand moment.
Qui m’a complètement pris par surprise : bien, humblement, je ne m’y attendais pas. Ou plutôt, je ne m’y attendais plus. Mais voilà. Le monde du vin nous réserve des surprises. Des petites. Et aussi des grandes.
De prime abord, il s’agit d’un millésime superbe, c’est vrai… mais d’un autre siècle, s’entend. Et d’une bouteille tout aussi superbe… le bouchon s’avère être dans une forme étonnante, imbibé à la moitié, il ne cède que sur le dernier centimètre, ce qui est tout-à-fait exceptionnel, croyez-en mon expérience. Oupse, je me dis, en soi-même. OK, au nez, c’est l’équilibre dans la discrétion. Aucune note désagréable, toutefois… la terre, l’humus sont présents mais en finesse. La robe est à peine tuilée en périphérie, mais elle se décline encore, croyez-le où non, avec des notes violacées.
Puis en bouche, c’est parfait. C’est ça. That’s it.
J’ai remarqué que les grands vins offrent, à chaque lampée, quelque chose de nouveau, quelque chose de différent. Celui-là ne fait pas exception. Tantôt de la groseille, puis, un peu de réglisse, une matière gouleyante, structurée, avec une finale in-croy-able, lonnnngue… inouïe pour un Bourgogne. Mais
quel Bourgogne ! Les mots me manquent. Du fruit, de la puissance, du corps, toute, toute, toute est là. Le paradigme du très grand bourgogne. Somptueux. À classer dans la maigre filière des exceptionnels. Des choses qui resteront dans ma mémoire longtemps, longtemps.
Le sang de la terre, acquis par le paternel, vers la fin des années 60, de ce vieux pays dont viennent mes ancètres.
Merci papa.
Chambertin 1947, réserve spéciale de la cave de chez Maxim’s.
P.S. : J’oubliais. Servi avec un pot-au-feu de la fin de l’été / début de l’automne imminent…