Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Une soirée en famille, entre amis, une petite virée chez les producteurs et vous voulez une place pour y inclure tous les vins dégustés? Voici l'endroit idéal pour le faire!
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Raisin breton
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Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Message par Raisin breton » lun. 20 févr. 2017 15:01

Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Vendredi dernier s’est tenue notre dégustation de février. Merci à El Cid et à son épouse pour leur grande – et longue – hospitalité, ainsi qu’à Mauvaise Langhe qui s’est occupé d’une partie du menu.

Le thème portait sur la péninsule ibérique, ce qui nous sortait à peu près tous de notre zone de confort. À part El Cid, je pense que nos connaissances vinicoles sur ces deux pays son au mieux limitées. Et soyons honnêtes, vus nos profils de dégustateurs, les conditions étaient réunies pour nous mettre en difficulté. C’est malheureusement ce qui est arrivé : nous avons eu du mal à dépasser la lecture « mou-amer » sur les blancs et « confiture-barrique » sur les rouges. Nos « palais de fillettes » ont eu l’impression d’être lâchés sans défense dans une arène noyée d’alcool et il m’aura fallu du cabernet franc le samedi puis du pinot noir le dimanche pour m’en remettre !

Fort heureusement, l’amitié entre nous fait que la qualité du temps passé ne dépend pas de celle perçue des vins. Alors on remet ça quand vous voulez les amis !

Une fois n’est pas coutume, il y avait beaucoup de carnets de notes autour de la table, alors je compte bien lire vos CRs, non mais ! A minima, El Cid pourra mentionner les plats et les fromages.


Mise en bouche

Fleury, Champagne Blanc de Noirs
Nez d’intensité moyenne (+), sur le pain grillé, la fumée, la poire et l’amande. Ça ne fait pas spécialement dans la finesse mais c’est plutôt joli. La bouche est ronde, dense et plutôt longue, dans un style en puissance avec une petite touche oxydative. Amers discrets et dosage un peu évident, peut-être se goûterait-il mieux un peu plus frais. Cela reste un beau vin.


Premier service, les vins blancs
Avec morue panée et mayonnaise aux graines de moutarde et au safran.

Ossian 2012, Castilla Y Leon
43$CA. 100% verdejo de vieilles vignes en biodynamie, 13,5°, élevage de 12 mois en fûts bourguignons.
Le nez annonce la couleur et l'ambition sur un fumé-grillé qui, s’il masque le fruit, est plutôt attirant, reconnaissons-le. En bouche, derrière une attaque sur la pomme verte, il n’y a pas grand-chose. Milieu grillé et manque de tension pour allonger une finale qui a semblé diluée à plusieurs. Il paraît que 2012 n’est pas une très bonne année pour cette région, mais ce vin ne donne pas envie de goûter aux prochaines.

Buil & Giné, Joan Giné, Priorat 2014
25$CA. J’ai noté grenache blanc et 13,5°, le site de la SAQ indique 14,5° et grenache-maccabeu-PX 85-10-5.
Nez de citron vert infusé dans l’essence ; la bouche se démarque nettement du précédent, bien plus équilibrée et tendue, avec de la finesse et de l’allonge. Mais le côté citron vert / pétrole ne passe pas pour moi. Table divisée entre ceux qui sont rebutés par l’aromatique et ceux qui peuvent l’apprécier. Consensus en revanche sur le style : en pure aveugle, tout le monde aurait parié sur un riesling.

Quinta de Pellada, Primus Dao 2012
59$CA. Encruzado, 13°.
Beau nez assez intense, sur le fruité (pêche, abricot) et le fumé. La bouche est grasse mais bien tendue, complexe, dense mais d’énormes amers me gâchent un peu la finale, alors que la persistance est plutôt longue sur les agrumes et le beurre. Les amers sont heureusement équilibrés par le plat, ce qui en fait un compagnon de table agréable. Il y a du vin, mais ce n’est pas donné et ce n’est pas non plus un modèle d’équilibre.

Vague de blanc plutôt décevante, avec un seul vin parvenant à faire consensus, sans pour autant soulever l’enthousiasme. Pour les deux autres, le Buil & Giné peut plaire et n’est pas très cher, mais le Ossian en donne peu pour le prix.


Deuxième vague, vins rouges

Emilio Moro, Malleolus 2010, Ribeira del Duero
47$CA pour le 2011. Tempranillo, 14,5°.
Nez sur la prune, la myrtille, la vanille et la crème. Bouche avec une texture crémeuse, des tanins fins et de la longueur, mais l’alcool chauffe tellement ! Il y a presque trop de vin.

Vega Sicilia Alion Ribeira del Duero 2009
100$CA pour le 2012. Tempranillo, 14,5°.
Nez sur les fruits noirs et la cassonade, avec un boisé vanillé plutôt classe. Bouche très concentrée mais avec de la finesse de grain et un alcool mieux intégré. On est encore sur un profil de vin très – trop – jeune mais il est tout de même nettement au-dessus des deux autres à mon sens.

Ramos Pinto Duas Quintas Reserva Dourao 2004
49$ pour le 2014. Touriga nacional – Touriga Franca – Barca 50-40-10.
Nez sur la mûre et le végétal, bouche serrée, marquée par un mur de tanins.

Un assaut difficile avec des vins imposants qui, pour nos goûts du moment, le sont trop. J’aimerais bien goûter l’Alion dans 10 ans, mais à 100 balles le flacon, je passe.


Troisième vague, vins rouges

CVNE, Imperial Gran Reserva, Rioja 2004
50$ pour le 2009. Nez de fruits rouges, réglisse et vanille, avec plus de fraîcheur que les précédents. Même sensation en bouche, concentrée mais – relativement – fine, fraîche et minérale. Joli vin. Je ne sais pas si ça vaut le n° 1 du top 100 WS, mais tout de même, c’est bon et le prix demandé me semble honnête. Il faudra tout de même apprécié les vins massifs pour le trouver grand.

Bodega Contador Predicador 2011, Rioja
36$. Tempranillo-mazuelo 91-9. 14,6°.
À nouveau un vin plutôt massif, sur les fruits noirs, long mais avec des amers verts qui m’ont complètement rebuté.

Karas 2014
20$CA. 14,2°, syrah-malbec-petit verdot-tannat 40-40-10-10.
Un vin… arménien ! Simplement un apport additionnel pour le fun. C’est plus frais et avec une sensation de meilleure maturité phénolique, moins vert, moins sucré, plus épicé. Toucher aux antipodes des autres vins, plutôt léger mais avec une structure tannique assez ferme tout de même. Joli vin qui remporte facilement la palme du RQP.

Vague plus facile d’accès à part pour le Predicador, on respire un peu. La Karas est une jolie curiosité et c’est sympa d’avoir goûté au CVNE Imperial.


Dessert, les liquoreux
Section à compléter par les copains, mes notes sont sous le niveau de la mer sur ces deux vins.

Telmo Rodriguez Molino Real 2007
61$CA, 13,5°.
De la fraîcheur aromatique mais finalement un peu étouffant avec un manque d’acidité pour le relancer. Je chipote un peu, ça se boit bien avec les fromages et on touche facilement le fond de la bouteille.

Klein Constantia, Vin de Constance 2008
68$ pour le 2011. Muscat, 14°, 180g/L de SR.
Couleur ambrée. Plus d’acidité et d’allonge mais une aromatique plus sur le caramel. C’est très bon, je suis heureux d’y avoir goûté mais cette première rencontre ne me donne pas une émotion particulière.


L’after

Après tout ça, El Cid nous offre de nous rafraîchir les papilles avec :

Agnès Paquet, Auxey-Duresses 2014 (rouge)
Un peu de pinot dans un monde de brutes, ça fait du bien ! Seule réserve, je le trouve un peu dur et pointu. Peut-être est-ce seulement le contraste avec les rouges précédents mais j’ai toujours eu cette sensation avec les vins d’Agnès Paquet. Je pense que je ne suis pas totalement réceptif à son style.

:Bonjour:


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Re: Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Message par El Cid » lun. 20 févr. 2017 17:18

Pas grand chose à rajouter. Je suis ailleurs dans mes goûts et, comme il s'agit des vins de mes ancêtres, je vis un léger désarrois. Comment vais-je dire ça à El Cid Sr. :cry:

Ce sont des vins qui, pour moi, ne montrent pas suffisamment de finesse pour être agréables dans un contexte de dégustation où on en boit plusieurs côte à côte. J'ai eu la même impression avec la dégustation de Bordeaux le mois dernier d’ailleurs. Bus seuls, lors d'un repas costaud, je pense que le degré de plaisir est bien meilleur. Mais essayer de les analyser techniquement m'a paru ardu et ingrat. L'Alion est celui qui a montré le plus de complexité. Ce sera certainement un très bon vin dans quelques années. J'ai néanmoins préféré le Ramos Pinto dont mes notes disent : vanillé mais moins que les précédants, légère sauce à la tomate, moins d’élevage, raîche et disjoint, longueur moyenne, plus de fraîcheur que les précédents ...

De manière générale, les Rioja m'ont semblé moins massifs, plus digestes et fins. J'ai lu dernièrement dans La Presse que certains producteurs de cette région sont à changer les techniques traditionnelles justement pour s'éloigner du style plus lourd et aller vers des vins plus vifs et frais avec moins de bois. J'espère que dans la Ribera cette tendance gagnera aussi du terrain. J'y vais cet été et ça sera certainement sur mon agenda d'aller voir quelques producteurs pour en discuter.

Thème de la prochaine dégustation : Mauvaise Lange prépare trois plats, à nous d'amener un vin qui saura être le meilleur accompagnement ! Une dégustation à l'envers quoi :!:
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Re: Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Message par Avicenne » lun. 20 févr. 2017 17:44

Merci des CR. J'aime bien les vins espagnols, bien que je les délaisse tranquillement pour d'autres horizons.

J'abonde dans le même sens que El Cid. Difficile de faire des degustations comme ca. Ca va mieux avec une belle pièce de viande sur le bbq.

C'est sur que la ribera del duero, c'est de la bombe moderne. Les Rioja sont souvent moins tanniques et plus acides, selon l'élevage et la localisation (Rioja alta vs baja vs alavesa) bien entendu.

Les catalans (priorat entre autre, moins montsant) ou Bierzo vous aurait sans doute plu davantage.

Toro et Castille Leon sont aussi des appellations plus costaudes.

En blanc, j'aime bien Rias Baixas: plus frais, moins barriqué.
Le premier verre de vin est bon pour la santé, les autres le sont pour le moral.

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Re: Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Message par bedarddd » lun. 20 févr. 2017 20:11

L'Espagne, c'est généralement bâti pour les bouches masculines. Encore davantage Ribera del duero et son prolongement au Portugal.

Les bouches féminines bourguignonnes apprécient généralement moins l'Espagne.

:|

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Re: Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Message par Raisin breton » mer. 22 févr. 2017 13:25

J'ai repensé aux vins dégustés et au thème, et je me dis que nous avons peut-être aussi pêché par classicisme.

Côté mises en bouche, les bulles auraient pu être explorées.

Pendant la dégustation, il m'est revenu que j'avais goûter à Noël au brut 2011 d'Almeida Garrett, mousseux portugais 100% chardonnay longuement vieilli sur lattes. Ça aurait fait une mise en bouche dans le thème et on aurait pu goûter quelque chose de différent. Mais quand j'y ai goûté, après un premier verre impressionnant (avec du fumé-grillé et du rancio en veux-tu, en voilà), je l'ai trouvé trop mûr et écoeurant, donc je n'y ai pas pensé pour cette dégustation.
Bien que n'étant pas très amateur de Cava, j'imagine que nous aurions pu dénicher des bulles intéressantes de ce côté aussi.

Et surtout, j'ai eu l'an passé la chance de participer à une dégustation comprenant une vague de Xérès. C'était superbe, avec des accords sur des huîtres, des olives, du jambon séché, du fromage. Différents styles, mais un peu comme avec les oxydatifs du Jura, ce qui marquait était la finesse et la fraîcheur des bouches derrière la puissance des nez.

Une prochaine fois...
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Re: Chapitre de Villeray, La péninsule ibérique ou le cimetière de nos pdf

Message par El Cid » jeu. 23 févr. 2017 8:36

Avec un peu de recul, je pense aussi qu'il faudra revisiter cette chère péninsule en sortant un peu des sentiers battus.

Sinon, j'ai regardé les CR sur cellartracker par rapport au Ossian 2012 et ils sont diamétralement opposés aux nôtres. Ne connaissant pas ces dégustateurs je me garde une réserve. Mais quand même, ils ont l'aire d'avoir beaucoup apprécié (sauf le dernier à poster, un dénommé Ant-1... quelqu'un le connais ?)...
L'âge s'améliore avec le vin...

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