Chapitre de Villeray, Syrah versus Pinot Noir

Une soirée en famille, entre amis, une petite virée chez les producteurs et vous voulez une place pour y inclure tous les vins dégustés? Voici l'endroit idéal pour le faire!
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Raisin breton
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Chapitre de Villeray, Syrah versus Pinot Noir

Message par Raisin breton » mar. 23 mai 2017 23:01

Chapitre de Villeray, Syrah versus Pinot Noir

Merci à FredB pour l’accueil, le délicieux tataki de thon, les belles bouteilles et la gestion des températures ! Je vais tenter de retranscrire mes maigres notes à l’aide ma mémoire défaillante et de rendre compte de cette belle dégustation. L’idée était surtout de se faire plaisir avec des bouteilles bien choisies et quelques drôleries, et de voir si nous étions capables de distinguer les deux cépages à coup sûr.

Et comme un de mes compères, qui pour une fois prenait des notes, les a laissées sur la table en nous quittant, je vais les transcrire aussi, brutes ! Pour ne pas l’embarrasser, je lui donnerai le nom de code « Corneille ». :wink:

Mise en bouche

Jacquesson, Blanc de Blancs Extra Brut 2005, Dizy-Corne Bautray, dégorgé en février 2015.
Notre hôte nous avait prévenus qu’il nous offrirait un grand Champagne pour l’apéro, ce qui a sûrement élevé le niveau d’exigence de nos papilles. Œil d’un bel or brillant, nez d’intensité moyenne (+), plutôt complexe : pot-pourri, fumée, écorce d’orange, brioche, amande, léger rancio. La bouche offre une effervescence fine, une grosse amertume, un beau volume sans être large et une belle longueur. Le tout s’équilibre bien avec le tataki de thon et est excellent, mais forcément, au prix demandé, on est exigent et on lui trouve un léger manque d’énergie. J’y vois quelque trait aromatique commun avec le Vouvray Brut Réserve 2005 de Foreau bu récemment et pense donc à un vin d’une bonne dizaine d’années.

Première vague

Schubert Marion’s Vineyard Pinot Noir 2014, Wairapara, Nouvelle-Zélande
Joli nez, quoiqu’un peu compoté, de bonne intensité. Fraise écrasée, vanille, cannelle. Bouche boisée mais d’une belle texture veloutée. Cacao, orange, fraise, terre. Bonne longueur.
Corneille : cerise, léger poivre, verdeur et un poil tannique en bouche.

Pinot Noir The Silver Line G. Marquis, Niagara 2015
Nez d’intensité moyenne, très fruité « fluo ». En bouche, il y a de la matière mais surtout une grosse amertume végétale. Bof.
Corneille : bonbon, plutôt rond, un peu astringent à la fin. Eucalyptus.

Norman Hardie, Pinot Noir Niagara 2011
Nez moyennement intense, nettement plus fin et fleuri que les précédents, avec une touche lardée. La bouche est du même ordre, de la fraîcheur, de la structure, des épices, un petit côté cendré, longueur moyenne. J’aime.
Corneille : boisé, touche animale qui changera vers du caramel/vernis, petite pointe d’alcool.

Albert Bichot, C’est la vie ! Pinot Noir – Syrah (2015 ?)
Un petit blagueur a glissé cet assemblage inusité dans l’alignement. Fruit en décomposition, ça sent et ça goûte « cheap ». Très très bof.
Corneille : sucré, framboise, cerise. Nez bas de gamme ! Très rond.

Une première vague pas enthousiasmante même si le Schubert et le Norman Hardie sont quand même de bons vins, surtout ce dernier je trouve. Quand à distinguer les cépages, puisqu’il n’y avait que des pinots et que nous attendions des vagues mêlées, nous nous sommes assez logiquement plantés sur les deux vins qui pouvaient être plus difficiles à identifier.


Deuxième vague

Domaine Taupenot-Merme, Auxey-Duresses 1er Cru 2010
Beau nez moyennement intense, sur la fraise et la cannelle. La bouche est fraîche et structurée avec une belle acidité ; un peu asséchante au moment du service, elle s’assouplit assez vite.
Corneille : amande grillée, sec et râpeux, chaud, belle acidité, un peu de vernis.

Domaine Michel Mallard, Corton Grand Cru Les Renardes 2005
Nez fermé à double tour, juste un peu de menthol. La bouche est amère et asséchante au départ puis s’ouvre, de plus en plus fleurie et fruitée. C’est très bon, mais tout de même, légère déception à la vue de l’étiquette et du millésime.
Corneille : beau fruit, empyreumatique, poivre ? Très beau nez, rafle, belle rondeur.

Les Vins de Vienne Sotanum 2011, IGP Collines-Rhodaniennes
Nez lardé, de la mûre, du bois. Bouche crémeuse, concentrée, longue. C’est très bon mais pas un coup de cœur comme le Heluicum (2012 ?) de la même maison avait pu l’être lors d’une dégustation précédente.
Corneille : café, crème brûlée, vanille, caramel, rond.

Une vague avec des qualités mais qui ne nous remue pas plus que ça. Mais ne faisons pas trop les difficiles, chaque bouteille valait la peine d’être bue. Il manque un vin – bouchonné – dans le compte-rendu.


Troisième vague

Rusden, Shiraz Black Guts, Barossa Valley 2004
Nez intense de mûre, franboise, lard, violette et herbes aromatiques. Syrah ! Très beau. La bouche n’est pas en reste, fraîche, acide, structurée, soyeuse et longue. Superbe ! Tout le monde reste bouche bée au dévoilement. Un vin australien de Barossa à 15° !
Corneille : rhubarbe, nez très expressif, forte acidité, nez très complexe, olive.

Jamet, Côte-Rôtie 2010
Nez moyennement intense de café, d’herbes, de fruits noirs et de viande. Bouche tannique, crémeuse, poivrée, un peu amère peut-être mais de belle longueur. Très beau vin, simplement il ne fait pas bon passer derrière le Rusden.
Corneille : poivré, long, tanique.

Jean Foillard, Morgon Corcelette 2014
Tiens, un pirate ! Nez fleuri, bouche avec une grosse acidité, légère et gouleyante, longueur moyenne. Tout le monde l’aime bien, même si on n’est pas dans la même zone que les deux précédents.
Corneille : kirsh, nature, gouleyant.

Stéphane Robert, Cornas 2010
Nez moyennement intense, fruit noir, goudron. Bouche tannique et fermée, difficile de se faire une véritable idée.
Corneille : nez fermé, cannelle. Fruits noirs, épices, poivre mais milieu de bouche mince.

Bonus
Notre hôte nous sert un blanc à l’aveugle. C’est du chardonnay, ant-1 pense tout de suite à Tissot avec ce nez grillé/fumé, et en bouche ça fait effectivement penser au Jura, avec un côté plus « sauvage » que du bourguignon. Nous partons sur les Bruyères, puisqu’il n’y a pas les notes tourbées des Graviers ou de la Mailloche. Bingo !
Domaine Tissot, Arbois Chardonnay Les Bruyères 2014
Je n’avais pas acheté de ce 2014 à cause des augmentations vertigineuses mais c’est vraiment très bon. De l’énergie quasi-électrique, une texture dense et une belle longueur. Probablement ma cuvée préférée de Tissot.


À bientôt les amis !


"Qu'est-ce que vous regardez ? C'est la carte routière ? - Non ! C'est la carte des vins. C'est pour éviter les bouchons !" Raymond Devos

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Re: Chapitre de Villeray, Syrah versus Pinot Noir

Message par phil the agony » mer. 24 mai 2017 12:12

Je suis le premier qui rush à bien différencier les deux.
Jarjarbinx99 me pogne à tout coup !

:zut:
Je bois pour oublier que je suis un ivrogne. (Alphonse ALLAIS)

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Jonathanmustang
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Re: Chapitre de Villeray, Syrah versus Pinot Noir

Message par Jonathanmustang » jeu. 25 mai 2017 7:32

phil the agony a écrit :Je suis le premier qui rush à bien différencier les deux.
Jarjarbinx99 me pogne à tout coup !

:zut:


Quand on a choisit le thème, j'ai été le 1er à dire que c'était ridicule et facile a différencier... j'ai eut un score très faible. Quand le style est jeune, boisé ou moderne c'est très difficile
Passez visiter mon site web: www.marquisinc.ca

FrédéricB
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Re: Chapitre de Villeray, Syrah versus Pinot Noir

Message par FrédéricB » jeu. 25 mai 2017 19:17

Merci pour le CR JB!

Pas de notes pour moi (ça devient une habitude), donc quelques sensations...

Très déçu par le Jacquesson, une bulle faible, pas beaucoup de tension, un champagne certes fin mais sans énergie... A plus de 200 pièces, je considère que le vigneron se moque de sa clientèle, sauf à imaginer un problème de bouteille. Un amateur qui connaît très bien les vins de ce domaine me dit que 2005 est un millésime faible... Dans ce cas, pourquoi millésimer et sortir des parcellaires à ce prix-là? On se moque du monde...

Pour les vins, j'ai bien aimé le Schubert dans la première vague, qui avait une jolie fraîcheur dans un style moderne. Des Pinot nouveau monde sans chichis, comme je les aime.
En revanche, le Silver Line et surtout le "C'est la vie!" étaient sans intérêt... Le Norman Hardie était bon, mais un peu plus chaleureux que le Schubert.

Pas mal de déceptions pour les Bourgogne, avec un vin bouchonné et un Corton bien tristounet... J'ai décidément du mal avec cette appellation Grand Cru, qui pour moi mérite rarement son pedigree... On était pourtant sur un excellent millésime avec plus de 10 ans de garde. Pas été convaincu non plus par le Sotanum, j'avais aussi préféré Héluicum bu il y a un an ou deux. Et j'ai trouvé l'Auxey-Duresses bon, sans plus.

Dans la troisième vague, le Morgon était d'une folle gourmandise, un très joli vin de soif. Le Jamet était excellent bien qu'assez boisé. Le Cornas était mutique... Ayant bu des Cornas de Stéphane Robert en jeunesse, je me suis souvent régalé, peut-être une phase de fermeture... A revoir dans 5 ans. Le Rusden était diabolique, conforme à la dernière dégustation que j'avais faite de ce grand millésime australien. Une telle fraîcheur avec 15° au compteur est un tour de force, autant que le superbe équilibre de ce vin. Grand.

Pour finir, beaucoup aimé le Tissot, mon goût va de plus en plus vers les Jura en chardo ou savagnin.

Merci à tous pour la belle soirée!

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