Domaine Tissot, Arbois Chardonnay 2014

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Raisin breton
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Domaine Tissot, Arbois Chardonnay 2014

Message par Raisin breton » ven. 26 févr. 2016 14:38

Domaine Tissot, Arbois Chardonnay 2014

Ouvert pour une petite comparaison entre ce vin, Les Vianderies 2013, Arbois-Pupillin du Domaine de la Renardière et le chardonnay Arbois 2011 de Jacques Tissot. Ce soir-là, aucun des trois vins ne nous a vraiment charmé, mais les trois étaient très buvables. Ils ont été servis sur un « Bourguignon » de veau, avec marinade au vin blanc. Accord correct mais qui ne transcende pas le plat ou les vins.

Cet Arbois de Stéphane Tissot était vraiment dans le style de la maison, avec ces notes tourbées et grillées. Il y a de la matière en arrière, mais elle passe au second plan pour le moment. Pas un monstre de plaisir, mais avec 2 ans de plus ça devrait être pas mal car ça reste relativement équilibré. Les Vianderies étaient surtout sur l’élevage (beurre frais, pop corn) et la structure acide. Grosse fraîcheur qui peut déranger, il y a du vin mais peu de plaisir en l’état. Je serais curieux de goûter une bouteille plus vieille mais à 31$, je passe. L’Arbois de Jacques Tissot est agréable, un peu plus évolué et équilibré en l'état. Moins long et concentré que les deux précédents, nettement moins cher aussi. Honnête pour le prix.

Mais le lendemain soir, le Stéphane Tissot a mérité son CR car il en a donné bien plus. Je l’ai d’abord utilisé pour préparer mon beurre blanc, en l’aromatisant aux épices « Retour des Indes » de Rœllinger (mélange curcuma, coriandre, badiane, macis, sichuan, cumin, épices). Les mêmes épices ont servi pour aromatiser l’aile de raie cuite au four en papillote. L’accord fonctionnait à merveille en donnant au vin une intensité nouvelle sur les épices en finale ainsi qu’un surplus de persistance.

Nez : intensité moyenne. Typique des vins de Stéphane Tissot, tourbé et grillé (sésame) avec des agrumes doux et du fruit jaune, même si ce dernier passe au second plan pour l’instant.

Bouche : c’est surtout ici que l’aération de 24h lui aura beaucoup bénéficié. L’attaque est finement ciselée, alors que le milieu de bouche montre une certaine ampleur, de la matière, du gras bien coupé par l’acidité. L’élevage est toujours notable (beurre et fumée) mais c’est mieux intégré à l’ensemble. Finale de bonne intensité sur des amers vibrants, les algues séchées, une salinité salivante. Bonne longueur.

En l’état, B++ car l’équilibre penche quand même du côté de l’acidité et de l’élevage. Mais on a un vin qui s’améliore beaucoup avec l’air et qui porte la patte de son créateur, j’ai confiance pour la suite. Stylistiquement, on est à mi-chemin entre Graviers et Bruyères, même si un ton en-dessous amha.


"Qu'est-ce que vous regardez ? C'est la carte routière ? - Non ! C'est la carte des vins. C'est pour éviter les bouchons !" Raymond Devos

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