Citations et maximes

[LanceFortune]

Tiens. Je pensais que ce serait sympathique de mettre ici les citations, maximes, passages ou dictons propres au monde du vin. Peut-être qu’un fil de discussion similaire a déjà existé, je n’en ai pas trouvé. Elles peuvent être cocasses, émouvantes, inspirantes ou encore bizarres… en autant que l’on cite la source. Ces temps-ci, je décante une imposante bibliothèque (environ 10 caisses) de livres sur les vins que j’ai hérité, alors j’en vois défiler des tonnes que je veux partager avec vous tous. En v’là une première que j’ai dénichée il y a quelques jours d’un certain Docteur Ramain, cité par J.R. Roger de l’Académie du Vin de France, dans son classique du milieu des années 50 « Les Vins de Bordeaux », à la page 13 :

« Les vins du Médoc, de Graves rouges ou de Saint-Émilion sont des anti-paralytiques. Seuls, les aveugles ne veulent pas l’admettre »

Vous inquiétez pas, j’en ai d’autres…

[LanceFortune]

Dans le même livre, quelques pages avant, c’est son Excellence monsieur Burkardt qui souligne que le vin de Bordeaux est (…) parfait comme un vers de Racine et difficile, secret, sublime comme une strophe de Mallarmé.

C’est pas rien.

Mais, sur l’autre page, c’est nul autre que François Mauriac, de l’Académie Française qui en remet :
« La première vertu de Bordeaux, c’est l’honnêteté (…) : vin difficile à comprendre tant il est dépouillé d’artifice. En revanche, je dirais du meilleur Bourgogne ce qu’écrivait Eugénie de Guérin de Barbey d’Aurevilly : que c’est un beau palais mais où il y a un labyrinthe »

Ouf.

Les italiques sont de moi.

[pango]

Il faut arrêter les mariés de Bandol et non les marioles de bander.

[Blacksmith]

Il faut arrêter les mariés de Bandol et non les marioles de bander.

Ça commence à être contre la charte du forum....


Apres les douilles, vidons les carafons – Apres les couilles, vidons les dards à fond

[LanceFortune]

Il faut arrêter les mariés de Bandol et non les marioles de bander.

Je ne la connaissais pas et elle est bien bonne.

[LanceFortune]

Une autre, issue de Hans Christian Andersen, trouvée ce matin-même :
« La vieillesse, c'est quand on va dans des restaurants où il y a des sommeliers, et non plus dans ceux où il y a des serveuses. »

[LanceFortune]

Une autre, tirée du même bouquin, qui m’a fait bien sourire tout-à-l’heure (à la page 8, venant de Paul Reboux, écrivain bien connu [sic], membre de l’Académie des Gastronomes) :
« Des vins de Bourgogne sont aussi fatigants que peut l’être un entretien avec un des grands de ce monde.
Les vins de Bordeaux ont cette suprême noblesse d’être simples »*

Tiens. J’aurais cru le contraire.

*Les italiques sont de moi.

[Goprom]

Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve, mais de quoi ? De vin , de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous!"

C. Baudelaire

La dessus , bonne journée

Michel

[Goprom]

Jean-Paul Kauffmann : Il y a dix ans, il y avait 300 mots pour évoquer le vin. Une universitaire en a recensé 800 dans un récent ouvrage. Nous n’avons pas gagné pour autant en précision, ce surenchérissement éloigne beaucoup de gens du vin.
Une telle profusion rend la chose plus vague. Il a suffi de 1500 mots à Racine pour exprimer la complexité de l’âme humaine.

Tirée d’une entrevue publié dans TAST, le magazine en ligne de Bettane & Desseauve et citée sur le blogue de Nicolas de Rouyn
http://bonvivantetplus.blogspot.com/

Michel Onfray : Quand on augmente le vocabulaire de la gynécologie, on ne gagne pas en précision pour parler d’amour*
* ibidem


Michel

[pango]

Ça commence à être contre la charte du forum....

Je ne peux pas me retenir de citer cette contrepèterie.

L'histoire de la bouteille alsacienne demeure quand même plus salace...

[LanceFortune]

Deux, pointant dans la même direction.

D’abord Christian Bobin : « J'ai toujours eu un léger dégoût pour ceux qui sont capables de commenter pendant des heures la finesse ou l'arôme d'un vin, amenant dans leur parole, pour des choses sans importance, une délicatesse qu'ils ne mettent pas dans leur vie. »

Puis, Antoine Blondin :
« Je ne suis pas un écrivain qui boit, je suis un buveur qui écrit. »

[nadecesse]

J'adore lire des citations fortes de sens, c'est une très bonne idée LanceFortune d'avoir eu l'idée de partir un fil de discussion concernant celles sur le vin, je tâcherai d'en ajouter de temps à autres.

Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve, mais de quoi ? De vin , de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous!"

C. Baudelaire

La dessus , bonne journée

Michel

Goprom, concernant Baudelaire, celle-ci est également bien bonne si jamais tu ne l'as pas lu: "Si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu’il se ferait dans la santé et dans l’intelligence de la planète un vide, une absence encore plus affreuse que tous les excès dont on le rend coupable."

[Goprom]

Goprom, concernant Baudelaire, celle-ci est également bien bonne si jamais tu ne l'as pas lu: "Si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu’il se ferait dans la santé et dans l’intelligence de la planète un vide, une absence encore plus affreuse que tous les excès dont on le rend coupable."

Baudelaire for president

J'aime de plus en plus Baudelaire



Michel

[LanceFortune]

Oui, Baudelaire for President…

Dans un autre ordre d’idées, question de maintenir ce fil de discussion, une autre citation tirée de la page 9 du magnifique volume Les Vins de Garde (Solar, 1996), de Michel Mastrojanni : « Corrolaire de la garde, la patience est la vertu cardinale de l’amateur, celle par laquelle il accède aux émotions que délivre un vin métamorphosé par le temps (…) L’odeur de la cave, la sensation d’échapper au monde qu’elle procure à quelques mètres seulement (…), les descentes inutiles qu’on y pratique comme un bonheur simple, la vibration silencieuse des bouteilles en maturation, toutes les histoires que chacune d’elles raconte et tous les destins qui s’y trament en secret »

[nadecesse]

Concernant la cuisine et le vin, un extrait assez long tiré de La Fanfarlo, de Baudelaire encore une fois:

"Samuel et la Fanfarlo avaient exactement les mêmes idées sur la cuisine et le système d'alimentation nécessaire aux créatures d'élite. Les viandes niaises, les poissons fades étaient exclus des soupers de cette sirène. Le champagne déshonorait rarement sa table. Les bordeaux les plus célèbres et les plus parfumés cédaient le pas au bataillon lourd et serré des bourgognes, des vins d'Auvergne, d'Anjou et du Midi, et des vins étrangers, allemands, grecs, espagnols.

Samuel avait coutume de dire qu'un verre de vrai vin devait ressembler à une grappe de raisin noir, et qu'il y avait dedans autant à manger qu'à boire. - La Fanfarlo aimait les viandes qui saignent et les vins qui charrient l'ivresse. - Du reste, elle ne se grisait jamais. - Tous deux professaient une estime sincère et profonde pour la truffe...

...Quant à la question des sauces, ragoûts et assaisonnements, question grave et qui demanderait un chapitre grave comme un feuilleton de science, je puis vous affirmer qu'ils étaient parfaitement d'accord, surtout sur la nécessité d'appeler toute la pharmacie de la nature au secours de la cuisine. Piments, poudres anglaises, safraniques, substances coloniales, poussières exotiques, tout leur eût semblé bon, voire le musc et l'encens. Si Cléopâtre vivait encore, je tiens pour certain qu'elle eût voulu accommoder des filets de boeuf ou de chevreuil avec des parfums d'Arabie.

Certes, il est à déplorer que les cordons bleus d'à présent ne soient pas contraints par une loi particulière et voluptuaire à connaître les propriétés chimiques des matières, et ne sachent pas découvrir, pour les cas nécessaires, comme celui d'une fête amoureuse, des éléments culinaires presque inflammables, prompts à parcourir le système organique, comme l'acide prussique, à se volatiliser comme l'éther."