"L'affaire" Suckling...Prise 3!!!

[walla_wallou]

Depuis quelques semaines.....Marc-André Gagnon écrit et s'insurge sur plusieurs sujets avec des polémiques plus ou moins réelles (affaire Suckling..Journaliste collaborateur à la SAQ....nouveau livre de Chartier....etc).......et je trouve ça un peu dommage.

100% d'accord.
Il semble à couteaux tirés avec la SAQ depuis quelques semaines et cela transpire dans ses écrits qui perdent beaucoup de crédibilité.

+1 et c'est désolant car j'aime beaucoup son site...

[Goldberg]

Un autre son de cloche de mon côté...

Il y a un réel problème éthique dans le monde du vin au Québec. Je trouve Marc-André Gagnon courageux de signaler ce qui, selon lui, cloche dans les "arrangements" constatés ici et là. Vouloir taire le messager est une erreur à mon avis : il faut plutôt s'attarder aux problèmes soulevés. Marc-André Gagnon n'écrit pas pour rien. Ce n'a jamais été le cas et s'il passe un certain temps là-dessus, c'est peut-être qu'au royaume il y a quelques chose d'un peu pourri.

Je rappellerai que les standards pour être considéré journaliste du vin au Québec sont pour l'essentiel inexistants. Les domaines, les agences, la SAQ sont bien contents dès que l'on parle du vin (typiquement en bien, vous remarquerez) selon la bonne formule - et je cite Nadia Fournier tel que rapporté sur Vin Québec - "c'est un bon échange de visibilité, une très belle publicité gratuite." Quand on pense comme cela, on ne fait pas de la critique de vins.

Demandez-vous si pub gratuite pour la SAQ contre pub gratuite pour un guide/chroniqueur(e) vin est vraiment une bonne formule pour l'amateur sérieux se fiant aux critiques.

Pour vous laisser poursuivre la réflexion, quelques questions :

1) Comment avez-vous trouvé le contenu de la dernière revue Cellier? Moi j'aurais bien aimé qu'on parle des Nicole Barette-Ryan, Véronique Dalle, des femmes oeuvrant depuis longtemps dans les agences de vin, etc. Au lieu de cela, outre les femmes vigneron (très bien traitées) on fait un gros numéro de paillettes d'une superficialité monstre avec des scénarios de développement de carrière à dormir debout.

2) Peut-on être critique de vin et être intime avec une agence de vin? Si oui, à quelles conditions?

3) Peut-on vraiment recommander un vin année après année sans y goûter?

4) Quelle sera la formule succédant à Cellier? Sera-t-elle plus ou moins critique?

5) Est-ce que tout ce qu'on veut dans le monde des amateurs de vin au Québec c'est des recommandations de vins à acheter?

6) Sur quelle base la SAQ choisi-t-elle ceux et celle qu'elle considère aptes à être journalistes invités à ses dégustations/événements?

[Dantès]

Plusieurs excellents points.

[ludwig]

Ce n'est pas un secret d'État qu'un "critique" ou journaliste de vin au Québec ne peut plus exercer (ou du moins avoir une notoriété) en totale impartialité face à la SAQ. Les cas contraires sont rare, et le seul qui me vient parmi ceux qui gagnent vraiment leur vie ainsi est Jacques Benoit, qui avait mis le doigt sur le scandale concernant les taux de changes.

Mais je met au défi un jeune sommelier qui veut devenir critique d'exercer ce métier sans avoir à se nourrir aux mamelles du monopole ou des agences d'importation. Impossible. Exercer avec un sens critique face à ces joueurs constitue un suicide professionnel certain: plus d'accès aux événements, pas d'échantillons, pas de tuyaux, moins d'accès aux vins, etc.

Je suis donc d'accord avec Goldberg, il y a dans cette histoire un vrai problème éthique d'un point de vue journalistique. Imaginez si Parker s'associait à Costco ou autres pour vendre du vin? Vous diriez quoi?

[thedanny]

Plusieurs très bons points de la part de Goldberg.... surtout sur le reportage en paillettes du dernier Cellier...


Mais depuis qu'il y a eu supposé discorde entre des gens de la SAQ et MAG......on vois de plus en plus ce genre d'histoire sur son site.....

On dirait qu'il y a un peu d'amertume....!!!


Maintenant...pour ce qui es des futures suggestions de madame Fournier......je ne crois pas vraiment être son public cible….(ainsi que plusieurs membres de ce forum)

Mais..j’avoue qu’il y a peut-être des questions à se poser….

Il n’y a pas un membre de ce forum qui agit à titre de journaliste pour Canoé……qui pourrait nous éclairer sur impartialité des journaliste vinicole vis-à-vis la SAQ…..??

[path133]

Bien d'accord avec plusieurs des points évoqués par Goldberg et Ludwig. Et j'avoue avoir aussi été déçu, pour la 1ere fois, par le contenu de la dernière revue Cellier.

[Duff]

1) Comment avez-vous trouvé le contenu de la dernière revue Cellier? Moi j'aurais bien aimé qu'on parle des Nicole Barette-Ryan, Véronique Dalle, des femmes oeuvrant depuis longtemps dans les agences de vin, etc. Au lieu de cela, outre les femmes vigneron (très bien traitées) on fait un gros numéro de paillettes d'une superficialité monstre avec des scénarios de développement de carrière à dormir debout.

Il y a longtemps que les articles du Cellier sont à dormir debout.

2) Peut-on être critique de vin et être intime avec une agence de vin? Si oui, à quelles conditions?

Quoi? les critiques ne sont pas tous intimes avec les agences?????

3) Peut-on vraiment recommander un vin année après année sans y goûter?

Pour moi, c'est l'équivalent du Guide Aubry des meilleurs vins à moins de 25 $: même combat....

4) Quelle sera la formule succédant à Cellier? Sera-t-elle plus ou moins critique?

Pour être critique, il faudrait qu'ils engagent de vrai journalistes.

5) Est-ce que tout ce qu'on veut dans le monde des amateurs de vin au Québec c'est des recommandations de vins à acheter?

"zapper" la chronique de Benoit ou Aubry et regarder rapidement les recommandations, correspond à mon profil. Leurs histoires ne m'intéressent pas vraiment .

6) Sur quelle base la SAQ choisi-t-elle ceux et celle qu'elle considère aptes à être journalistes invités à ses dégustations/événements?

La même base que les agences...


Cela dit, j'espère que votre indignation aurait été la même que pour un critique masculin, car j'avoue que ça devient un peu lourd cette condescendance.

Ciao!

[poste 244]

Ce thread a glissé de Suckling à la revue Cellier lentement mais sûrement...

Un projet comme la publication d'un numéro de cette revue implique plusieurs contributeurs et c'est la somme de tous ces efforts individuels qui nous est présenté. À cet égard, je remarque que de plus en plus de textes ne sont pas signés et semblent avoir été commandé pour faire du remplissage.
Dans le cas de ce numéro, je dois avouer moi aussi que c'est décevant. Déception pour des textes très hétéroclites et assez anecdotiques. Déception pour la sélection de produits un peu fades et sans réel focus. Déception du côté des recettes des fêtes qui évoquent pour moi Noël à l'hospice. Du blanc de dinde bouilli? vraiment?
Bref, très oubliable comme numéro et je serais curieux de savoir si ça générera autant de ventes que les numéros précédents.

Maintenant, j'aimerais bien qu'on m'explique cette phrase car je n'y comprends rien:

Cela dit, j'espère que votre indignation aurait été la même que pour un critique masculin, car j'avoue que ça devient un peu lourd cette condescendance.

[thedanny]

Maintenant, j'aimerais bien qu'on m'explique cette phrase car je n'y comprends rien:

Cela dit, j'espère que votre indignation aurait été la même que pour un critique masculin, car j'avoue que ça devient un peu lourd cette condescendance.

Tu n'es pas le seul....

[marc chapleau]

Bien d'accord avec plusieurs des points évoqués par Goldberg et Ludwig. Et j'avoue avoir aussi été déçu, pour la 1ere fois, par le contenu de la dernière revue Cellier.

Cellier a effectivement changé de cible, le changement est déjà en marche, ça ne vous a pas échappé, la SAQ souhaite viser davantage ceux qui commencent à s'intéresser au vin, d'où le contenu qui vous déçoit...

[ludwig]

Maintenant, j'aimerais bien qu'on m'explique cette phrase car je n'y comprends rien:

Cela dit, j'espère que votre indignation aurait été la même que pour un critique masculin, car j'avoue que ça devient un peu lourd cette condescendance.

Tu n'es pas le seul....

Je cherche toujours le commentaire sexiste condescendant sur ce thread...

Comme disait Coluche:
"Ce serait raciste de penser que les étrangers n'ont pas le droit d'être cons."

Appliquer la même formule aux sexes et vous avez la réponse à l'interrogation.

[Omar]

Dans un petit milieu comme le Québec, les rapports deviennent rapidement intéressés, voire incestueux.

On le voit dans à peu près tous les milieux, de la critique vin jusqu'à la construction!

Les problèmes éthiques soulevés par Goldberg sont réels, et on les retrouve aussi dans le milieu des critiques d'arts (pensez au cas de Robert Lévesque, un des meilleur critique littéraire de la province, mais qui fut réellement ostracisé par le milieu théâtral qui le trouvait trop critique!).

Heureusement, pour moi (et plusieurs d'entre nous j'imagine), je ne me fie que rarement aux critiques québécois pour acheter du vin, j'ai assez d'expérience pour faire moi-même mes listes d'achat.

D'autre part, je pense qu'il n'existe pas un journalisme viticole sérieux et indépendant au Québec. La seule fonction de la profession est de faire vendre du vin, et donc de satisfaire le objectifs de la SAQ et des agences. On peut s'en désoler, mais ça semble évident. Regarder seulement la collaboration entre La Presse et la SAQ: la différence entre journalisme et promotion devient très floue. Ce type de journalisme ne s'adresse pas à des amateurs éclairés comme nous, mais bien davantage à des gens ordinaires qui commencent à s'intéresser au vin, notamment parce que c'est à la mode: bref, le consommateur de demain, prêt à augmenter ses dépenses vin à chaque visite à la saq.

Quand je veux lire du vrai journalisme professionnel sur le vin (je sais, les influences existent aussi dans les sources que je vais nommer!), je me tourne davantage vers des revues comme Decanter, Le rouge et le blanc, ou des sites assez extraordinaires comme Winedoctor de Chris Kissack et http://www.vin-terre-net.com. Évidemment, il y a aussi les forums de discussions... Le journalisme viticole sérieux se retrouve de moins en moins dans la presse généraliste; il faut aller plus loin si on veut de l'information de qualité.

[Duff]

Maintenant, j'aimerais bien qu'on m'explique cette phrase car je n'y comprends rien:

Cela dit, j'espère que votre indignation aurait été la même que pour un critique masculin, car j'avoue que ça devient un peu lourd cette condescendance.

Pour répondre à ta question, cette phrase m'a piquée au vif: "on fait un gros numéro de paillettes d'une superficialité monstre avec des scénarios de développement de carrière à dormir debout." Même, s'il est vrai que la Revue Cellier a traité de la place des femmes dans le monde du vin de façon très maladroite et tellement stéréotypée, il n'y a pas de raison pour en remettre.

Pour ce qui est de la question d'éthique, j'ai peut-être tort, mais je crois qu'il y a derrière cette question: pourquoi avoir choisi Mme Fournier pour la prochaine opération? Je ne connais les raisons qui ont motivées ce choix, mais je sais que ce n'est pas d'hier que la SAQ utilise les comptes rendus du Guide Phaneuf pour mousser la vente de produits.

Je suis naive. mais je crois que les critiques de vins au Québec sont foncièrement honnêtes. Lorsque Aubry revient d'un voyage payé dans une région vinicole et qu'il doit parler des produits qu'il a dégusté, je crois qu'il est honnête. Lorsque Aurelia parle d'importations d'Oenopole, je la crois. Et je crois que les sélections de Mme Fournier sont de vrai coups coeur. Car n'oubliez pas qu'ils ont tous une réputation et que c'est grâce à elle qu'ils gagnent leur vie.

Ciao!

[ludwig]

Je suis naive. mais je crois que les critiques de vins au Québec sont foncièrement honnêtes. Lorsque Aubry revient d'un voyage payé dans une région vinicole et qu'il doit parler des produits qu'il a dégusté, je crois qu'il est honnête. Lorsque Aurelia parle d'importations d'Oenopole, je la crois. Et je crois que les sélections de Mme Fournier sont de vrai coups coeur. Car n'oubliez pas qu'ils ont tous une réputation et que c'est grâce à elle qu'ils gagnent leur vie.

Ciao!

Je n'ai jamais vu Aurelia parler en mal d'un vin d'Oenopole, ni émettre un point de vue critique tout court dans ses vidéos. De toutes façons ce n'est pas du journalisme critique, c'est de la chronique sur des "coups de coeur" où on parle de ce qu'on a aimé et pratiquement jamais du reste.

Bien sûr que les coups de coeur de Fournier sont probablement de vrais coups de de coeur, là n'est pas le problème. C'est la cohabitation incestueuse entre la SAQ et ces chroniqueurs qui ne font que vendre indirectement du vin sans qu'on saisisse véritablement leur vision du vin, car ils en émettent très rarement une.

Il y a également beaucoup trop de chroniqueurs vin pour une si petite population... Et le niveau de pertinence est à son plus bas, si on compare avec l'époque où ils étaient une poignée à le faire et souvent à prêcher dans le désert.

Quant aux paillettes, pourquoi faire tout un plat quand vous confirmez en fait les dires de Goldberg dans votre réponse? Est-ce un problème parce que c'est un homme qui critique ce traitement glamour des femmes dans le monde du vin? Je trouve le commentaire plutôt l'inverse même d'un point de vue macho...

[Duff]

Je suis naive. mais je crois que les critiques de vins au Québec sont foncièrement honnêtes. Lorsque Aubry revient d'un voyage payé dans une région vinicole et qu'il doit parler des produits qu'il a dégusté, je crois qu'il est honnête. Lorsque Aurelia parle d'importations d'Oenopole, je la crois. Et je crois que les sélections de Mme Fournier sont de vrai coups coeur. Car n'oubliez pas qu'ils ont tous une réputation et que c'est grâce à elle qu'ils gagnent leur vie.

Ciao!

Je n'ai jamais vu Aurelia parler en mal d'un vin d'Oenopole, ni émettre un point de vue critique tout court dans ses vidéos. De toutes façons ce n'est pas du journalisme critique, c'est de la chronique sur des "coups de coeur" où on parle de ce qu'on a aimé et pratiquement jamais du reste.

J'ai choisi Aurélia parce qu'elle ne parle pas uniquement des vins d'Oenopole.

Bien sûr que les coups de coeur de Fournier sont probablement de vrais coups de de coeur, là n'est pas le problème. C'est la cohabitation incestueuse entre la SAQ et ces chroniqueurs qui ne font que vendre indirectement du vin sans qu'on saisisse véritablement leur vision du vin, car ils en émettent très rarement une.

Sur la cohabitation incestueuse, nous n'avons pas la même vision et c'est correct ainsi.

Il y a également beaucoup trop de chroniqueurs vin pour une si petite population... Et le niveau de pertinence est à son plus bas, si on compare avec l'époque où ils étaient une poignée à le faire et souvent à prêcher dans le désert.

Je suis tout à fait d'accord avec cet énoncé.

Quant aux paillettes, pourquoi faire tout un plat quand vous confirmez en fait les dires de Goldberg dans votre réponse? Est-ce un problème parce que c'est un homme qui critique ce traitement glamour des femmes dans le monde du vin? Je trouve le commentaire plutôt l'inverse même d'un point de vue macho...

Je ne suis pas certaine de bien comprendre. Je suis d'accord avec Olivier sur le traitement du sujet. Ce que je n'ai pas aimé, c'est la condescendance qu'il a concernant le développement de carrière des filles, c'est tout. Question de perception peut-être?
...

Ciao!