Voyage au centre de la terre avec 3 muscadets
Posté : ven. 11 juil. 2008 15:14
Hier après-midi (10 juillet), Bpprive, Danlulu, Lilizen, Pango et Pangoline, Seabass et Seabassette, Stradivario ainsi que moi-même avons voyagé au centre de la roche mère en dégustant trois crus de Guy Bossard du Domaine de l’Écu :
Expression de Granit Muscadet- Sèvre et Maine 2006
Expression de Gneiss Muscadet-Sèvre et Maine 2006
Expression d’Orthogneiss Muscadet-Sèvre et Maine 2006
Un même cépage, le melon de Bourgogne, un même producteur, des vignes voisines, une vinification semblable (élevage sur lie). La principale différence : le type de caillou sous les pieds de vignes. Je vous référerai à Seabass pour l’interprétation géologique.
Mes impressions sur les vins :
À l’œil, félicitations à celui ou celle qui peut y voir une différence!
Granit 2006
Nez subtil mais joli (délicates agrumes et fruits à chair blanche). Malgré l’aération, après 30 à 45 minutes, il ne s’ouvre pas plus.
En bouche, c’est un peu décevant… Après une attaque citronnée d’intensité moyenne et légèrement iodée, ça tombe dramatiquement. Manque d’acidité, de colonne. Finale quelque peu aqueuse. Défaut de bouteille? Lilizen témoigne avoir observé la même chose avec 4 bouteilles de ce même millésime. Qui plus est, pas de trace significative de ces attendus arômes minéraux. Bref, un peu simplet.
Gneiss 2006
Nez plus exubérant et ouvert que le précédent. Un peu chimique (j’ai pensé à du deet, d’autres ont dit du vernis à ongle). Seabass soupsonne l’acidité volatile. Se mêlent à tous ça les agrumes.
En bouche, une plus grande complexité (oui, oui des arômes minéraux!!!) et une meilleure acidité (agrumes) qui lui permet de s’envoler en milieu de bouche. Il offre une assez longue finale avec une pointe d’amertume agréable. À tout ça s’entremêle un subtil fruité. Le côté chimique du nez n’est pas marquant en bouche. Je l’ai bien aimé. 1 à 0 pour le Gneiss.
Orthogneiss 2006
Autant au nez qu’en bouche, il est semblable au Gneiss, mais avec un peu plus de tout : minéralité, acidité et finale un peu plus longue. En grande finale, l’orthogneiss l’emporte en 3e prolongation sur le gneiss. Je dois tout de même dire que je m’attendais à davantage d’acidité de la part de ces muscadets. Quant à leur potentiel de garde…et bien je n’en ai aucune espèce d’idée, mais j’en ai acheté 3 copies des 3 modèles. Prochain rendez-vous : dans 5 ans!
Conclusion : Cette expérience scientifique démontre hors de tout doute que l’orthogneiss est le type de roche métamorphisé à privilégier pour maximiser le transfert de minéralité entre le terroir et la vigne de melon de Bourgogne. Si, de plus, vous avez pris la peine d’enterrer stratégiquement vos cornes de bouse en phase lunaire montante, et bien rien ne pourra plus vous arrêter!
Loin de s’arrêter là, ce 5 à 7 s’est poursuivi sur les chapeaux de roues avec la dégustation du Chardonnay Clos Jordanne Village Reserve 2005, disponible en succursale depuis quelques heures à peine. Le lien avec les muscadets? Le Clos Jordanne est aussi certifié bio!
À mon avis, la réputation de ce domaine n’est pas surfaite, il s’agit d’un très beau vin. Le nez est très exubérant et enjôleur : pain grillé, noisette, fruits mûrs à chair jaune. En bouche, le vin est tout aussi bavard. Son niveau d’acidité (ph=3,18 ou 7,4 g/l) m’a semblé encore plus élevé que les muscadets, ce qui n’est pas peu dire! La barrique (française uniquement, 15 à 18 mois) est bien perceptible mais pas agressante. Plusieurs fous (du vin) ont mentionné qu’il aurait bénéficié de quelques dizaines de minutes en carafe. Le fruit est très pur et loin d’être sur mûri. J’ai perçu des arômes floraux également. On est loin du cool-aid. Un des facteurs responsables de la qualité de ce vin représente sûrement le très faible rendement de ses vignes (18 hl/ha!!!). Celui-là aussi je l’oublierai 3-4 ans en cave.
Finalement, le clou de la soirée (et quel clou!!!), watch out Yquem : un vin liquoreux de sève de bouleau terre-neuvien offert par Seabass. Ça goûtait le magasin de bonbons!
Merci à Seabass et Seabassette pour l’accueil, la pergola et la sève de bouleau.
Merci à Pango pour la logistique.
Merci à Danlulu d’avoir fourni la mise en bouche : le très rafraîchissant, perlant, fruité et estival Gazela, un vihno verde portuguais. Très bon RQP à mon avis. En plus, la bouteille n’est pas laide…
Expression de Granit Muscadet- Sèvre et Maine 2006
Expression de Gneiss Muscadet-Sèvre et Maine 2006
Expression d’Orthogneiss Muscadet-Sèvre et Maine 2006
Un même cépage, le melon de Bourgogne, un même producteur, des vignes voisines, une vinification semblable (élevage sur lie). La principale différence : le type de caillou sous les pieds de vignes. Je vous référerai à Seabass pour l’interprétation géologique.
Mes impressions sur les vins :
À l’œil, félicitations à celui ou celle qui peut y voir une différence!
Granit 2006
Nez subtil mais joli (délicates agrumes et fruits à chair blanche). Malgré l’aération, après 30 à 45 minutes, il ne s’ouvre pas plus.
En bouche, c’est un peu décevant… Après une attaque citronnée d’intensité moyenne et légèrement iodée, ça tombe dramatiquement. Manque d’acidité, de colonne. Finale quelque peu aqueuse. Défaut de bouteille? Lilizen témoigne avoir observé la même chose avec 4 bouteilles de ce même millésime. Qui plus est, pas de trace significative de ces attendus arômes minéraux. Bref, un peu simplet.
Gneiss 2006
Nez plus exubérant et ouvert que le précédent. Un peu chimique (j’ai pensé à du deet, d’autres ont dit du vernis à ongle). Seabass soupsonne l’acidité volatile. Se mêlent à tous ça les agrumes.
En bouche, une plus grande complexité (oui, oui des arômes minéraux!!!) et une meilleure acidité (agrumes) qui lui permet de s’envoler en milieu de bouche. Il offre une assez longue finale avec une pointe d’amertume agréable. À tout ça s’entremêle un subtil fruité. Le côté chimique du nez n’est pas marquant en bouche. Je l’ai bien aimé. 1 à 0 pour le Gneiss.
Orthogneiss 2006
Autant au nez qu’en bouche, il est semblable au Gneiss, mais avec un peu plus de tout : minéralité, acidité et finale un peu plus longue. En grande finale, l’orthogneiss l’emporte en 3e prolongation sur le gneiss. Je dois tout de même dire que je m’attendais à davantage d’acidité de la part de ces muscadets. Quant à leur potentiel de garde…et bien je n’en ai aucune espèce d’idée, mais j’en ai acheté 3 copies des 3 modèles. Prochain rendez-vous : dans 5 ans!
Conclusion : Cette expérience scientifique démontre hors de tout doute que l’orthogneiss est le type de roche métamorphisé à privilégier pour maximiser le transfert de minéralité entre le terroir et la vigne de melon de Bourgogne. Si, de plus, vous avez pris la peine d’enterrer stratégiquement vos cornes de bouse en phase lunaire montante, et bien rien ne pourra plus vous arrêter!
Loin de s’arrêter là, ce 5 à 7 s’est poursuivi sur les chapeaux de roues avec la dégustation du Chardonnay Clos Jordanne Village Reserve 2005, disponible en succursale depuis quelques heures à peine. Le lien avec les muscadets? Le Clos Jordanne est aussi certifié bio!
À mon avis, la réputation de ce domaine n’est pas surfaite, il s’agit d’un très beau vin. Le nez est très exubérant et enjôleur : pain grillé, noisette, fruits mûrs à chair jaune. En bouche, le vin est tout aussi bavard. Son niveau d’acidité (ph=3,18 ou 7,4 g/l) m’a semblé encore plus élevé que les muscadets, ce qui n’est pas peu dire! La barrique (française uniquement, 15 à 18 mois) est bien perceptible mais pas agressante. Plusieurs fous (du vin) ont mentionné qu’il aurait bénéficié de quelques dizaines de minutes en carafe. Le fruit est très pur et loin d’être sur mûri. J’ai perçu des arômes floraux également. On est loin du cool-aid. Un des facteurs responsables de la qualité de ce vin représente sûrement le très faible rendement de ses vignes (18 hl/ha!!!). Celui-là aussi je l’oublierai 3-4 ans en cave.
Finalement, le clou de la soirée (et quel clou!!!), watch out Yquem : un vin liquoreux de sève de bouleau terre-neuvien offert par Seabass. Ça goûtait le magasin de bonbons!
Merci à Seabass et Seabassette pour l’accueil, la pergola et la sève de bouleau.
Merci à Pango pour la logistique.
Merci à Danlulu d’avoir fourni la mise en bouche : le très rafraîchissant, perlant, fruité et estival Gazela, un vihno verde portuguais. Très bon RQP à mon avis. En plus, la bouteille n’est pas laide…