Un bref CR de cette superbe dégustation. Dans l'ordre :
Didier Dagueneau Blanc fumé de pouilly 2005 (merci Vive le vin)
On commence la dégustation par un blanc à l'aveugle. Nez sur des notes de tarte au pomme, et fruits du verger, avec des noix et fruits à noyau (début d'oxydation ?). Il est pas mal plus jasant en bouche, assez ample, très long, avec une rétro sur les pommes et les pêches et un fond minéral. La texture est remarquable et le vin tapisse littéralement le palais. Une belle découverte pour moi. Vive le vin nous a pas mal fait gamberger avec ce vin !
Domaine Alain Burguet 1996, Gevrey-Chambertin En Reniard (merci Vive le vin)
La couleur ne parait pas très évoluée mais le nez ne trompe pas, on a bien un vieux bourgogne dans la coupe, très tertiaire, sur des notes animales, de musc et de cuir, avec une touche d'épices. La bouche est assez ample mais tombe rapidement. On y retrouve les notes tertiaires perçues au nez. Avec l'aération il nous a semblé percevoir un léger bouchonnage passé inaperçu dans les premiers instants.
Domaine Jean Grivot, Nuits-Saint-Georges 1er cru Les Pruliers 1996 (merci Fontaine)
Servi en même temps que le Burguet, le nez est évolué aussi, mais outre les notes tertiaires on perçoit encore des fruits, un fond de poivre, et pas mal de notes florales (ce qui m'avait déjà marqué chez Grivot avec un NSG les Roncières). En bouche on sent que le vin a encore de la vie devant lui, il est costaud et assez tannique, avec une bonne longueur. L'équilibre est plaisant mais les tannins pourraient être un peu plus fondus.
Domaine de la Pousse d'Or, Pommard 1er cru Les Jarollières 2005 (mon offrande)
Avant d'attaquer les bordeaux, un dernier bourgogne, d'un domaine que j'aime. Très beau nez qui pinote, pas mal plus fruité que les deux précédents (mais on s'y attendrait vu son relatif jeune âge) avec quelques épices et des fleurs. La bouche est longue, très facile d'approche, ronde, et sur le fruit. Un plaisir immédiat pour moi avec ce vin. Et je pense que les bourgognes pas trop vieux sont un peu plus dans ma palette.
Château Durfort-Vivens 1990 (merci Pauillac)
Les deux bordeaux sont servis en même temps. Au nez et à la couleur, le vin est fringant et ne fait pas du tout ses 25 ans. Le nez est assez typiquement bordelais, avec des fruits noirs, une légère touche de cuir, et une certaine fraîcheur. La bouche est assez ample, longue, sur le fruit, bien équilibrée et paraît assez jeune. J'ai tendance à l'oublier parfois, mais ce vin me rappelle que les bordeaux sont souvent increvables.
Château Rausan-Ségla 1982 (merci Vmaster)
La robe porte les traces de son âge. On a un très beau nez de vieux bordeaux, tout en finesse, et magnifiquement intégré. Il reste encore des belles notes fruitées, du vieux cuir et quelques épices. La bouche est fondue, veloutée et bâtie sur la longueur. Le vin est très élégant et l'on sent qu'il a été poli par le temps. Un petit bijou.
Il est proche de 21h, on arrive au bout de cette dégustation et on vient de finir nos plats. La discussion tourne, comme de raison, autour du vin, de son importation, et la difficulté à se procurer certains producteurs, notamment Rougeard. Ilovetofly nous mentionne que l'on peut en trouver à la carte de l'Express, et on commence à penser à aller finir la soirée là-bas (Vive le vin et moi-même n'ayant pas encore goûté les vins de ce producteur). Et c'est à ce moment que Fontaine nous sort un Rougeard de sa besace :
Clos Rougeard Le Bourg (merci Fontaine)
Nez envoûtant et très différent de ce que j'ai pu goûter jusqu'alors. On navigue sur des notes végétales de poivron, de fleurs, de fruits rouges, avec des touches d'humus et d'épices. C'est assez déroutant et plutôt difficile à décrire. Mais qu'est-ce que c'est beau ! En bouche, on a un vin parfaitement équilibré, à la fois léger et dense, long, complexe. Bref, c'est incomparable, c'est un vin à part. De manière générale, je n'aime pas le cabernet franc et pas vraiment les rouges de Loire, mais ça, j'adore ! Je comprends tout le hype qui tourne autour de ce domaine.
Domaine Perrot-Minot Vosne Romanée Vieilles Vignes 2005 (mon offrande)
Comme on reprenait une deuxième tournée d'entrées (oui oui, on a fait entrée, plat, entrée, et fromage pour certains...) j'ai sorti mon backup. Le nez est intense et concentré, plutôt sur les fruits noirs et les épices. Pas mal mais pas aussi élégant que le Pommard du même millésime. La bouche est dense elle aussi, assez longue, et encore tannique. Ce vin mériterait d'être attendu encore un peu pour pouvoir s'exprimer pleinement.
Pour finir :
Domaine du Clos Naudin Vouvray Moelleux Réserva 1989 (merci Ilovetofly)
Jolie robe de couleur ambrée. Nez intense de miel, de noix, d'abricot sec et fruits du verger compotés. assez époustouflant. La bouche est magnifique elle aussi : très concentrée, d'un incroyable équilibre et sans aucune lourdeur. J'ai souvent tendance à trouver les vins de dessert un peu lourds, mais ici il y a juste ce qu'il faut d'acidité pour porter ce vin vers les sommets. On n'aurait pas pu terminer sur une plus belle note.
Un beau moment de partage et découverte (pour moi), dans une atmosphère conviviale (on était au calme à l'étage chez Christophe, et le service était impeccable). Merci à tous pour les belles offrandes et un merci particulier à Vive le vin pour l'organisation ! Comme il l'a dit, la soirée a passé bien vite ! Bien hâte à la prochaine dégustation !
Je n'ai pas la photo de famille, mais voici les portraits