Les élections sont toujours des sujets délicats traités trop souvent sans délicatesse.Mais qu’importe, plusieurs interventions sur ce fil ont nourri ma réflexion .Peut être que la vérité se trouve en partie dans chaque morceau du miroir brisé mais d’autres pensent que tout est dans tout et qu’une toute petite bactérie peut contenir toute la vérité de l’univers.Je n’en sais rien…
Ce que je sais, c’est que je n’aime pas qu’on ridiculise les électeurs, qu’on laisse entendre qu’ils ne sont pas dignes de voter puisqu’ils font partie d’une masse incompétente.Je n’aime pas qu’on traite mes compatriotes de ti-counes et de peureux sous le coup d’une émotion pré ou post électorale.Ce n’est pas nécessaire et cela ne contribue pas à faire grandir qui que ce soit.
Je comprends la fierté de Parsifal et son ouverture. Je comprends aussi la préoccupation de Claude Vaillancourt sur les dangers de l’assimilation dans le vaste ensemble anglophone .Ces défis sont réels et nécessitent une prise de conscience et une vigilance proactive.
Curieusement, les inquiétudes de Claude et la fierté de Parsifal ont la même origine :notre histoire , notre parcours, nos obstacles, nos freins, nos audaces, nos réussites, nos échecs, nos doutes,notre débrouillardise , notre créativité,nos blessures ,nos anxiétés ,notre courage et notre cœur au ventre.
Je comprends aussi l’impatience de Bordeaux 70 devant le cul de sac référendaire qui limite notre horizon politique .
Depuis le temps qu’on nous menace de disparition si nous ne devenons pas un pays ou encore si nous en devenons un, nous devons comprendre que quelque soit notre cadre politique, nous devrons affirmer, protéger et développer ce qui constitue le fondement de notre société : la langue française,Pourquoi ? … parce que cette langue est aussi importante pour nous que le sang qui coule dans nos veines… Les années qui passent viendront confirmer que la langue française est un atout de notre développement, de notre créativité et qu’elle exprime une manière d’être…Que c’est une langue qui a fait avancer le Québec et qui le définit.
Mais le Québec ne vit pas dans une bulle et notre langue subit les pressions de forces importantes comme celles de l’environnement linguistique nord-américain et de l’économie mondiale.L’anglais est devenu comme une sorte d’espéranto pour contrer la tour de Babel internationale…Ce qui modifie la donne par rapport à l’époque où Montréal était la métropole du Canada Anglais mais produit les mêmes effets.
Comme l’écrit l’historien américain Marc V Levine,nous avons du faire la conquête linguistique de Montréal dans les années 60 et 70.
« Montréal était la métropole du Canada anglais, ce qui signifiait que l’anglais était la langue d’usage des grandes sociétés, que les plus beaux quartiers étaient anglophones, que le centre-ville était couvert de panneaux-réclames et d’enseignes commerciales en anglais et que la langue de la minorité – l’anglais – exerçait un pouvoir d’attraction plus grand que celle de la majorité. ».(La conquête de Montréal » , Marc V. Levine, éd. VLB, 1997, p.23)
La situation s’est améliorée mais notre conquête est loin d’être définitive.Les pressions ne viennent pas « des méchants canadiens anglais » Non , elle proviennent de la production mondiale de biens de consommation, de la distribution, de la publicité et de la globalisation des communications.Notamment.
Je cite Madame Christine St Pierre lors d’une interpellation à l’Assemblée nationale.Je la cite pour la motiver, elle et son gouvernement , à s’occuper de la langue française avec passion En espérant que le jugement de l’honorable juge Michel Yergeau vient de publier sur l’affichage va motiver ce gouvernement à agir….pour le vrai parce que la langue française vaut la peine .Voici donc un extrait de la conclusion de cette interpellation.
« La langue n’est pas seulement une affaire de Charte et de loi…c’est aussi une responsabilité citoyenne…qui engage chacun de nous dans l’adhésion indéfectible à cette valeur de la société québécoise…
Les Québécois ont vis-à-vis de la langue française une responsabilité civique aussi importante que peut l’être la Charte…
On ne peut pas constamment déresponsabiliser les citoyens sur cette question en leur faisant croire que la Charte fait tout, que le gouvernement multiplie les polices et les lois…et qu’ils peuvent dormir en paix en ne soutenant pas la langue de la nation.
Qu’on ne vienne pas me dire qu’il s’agit d’une vision naïve…et irréaliste. Sans les citoyens , le français n’aura pas d’avenir…au Québec.
Sans une mobilisation et un engagement des citoyens…, nous n’irons nulle part avec ce dossier… Or à quoi convions-nous les citoyens francophones .À rien de moins qu’à un effort de courage, de fierté et de ténacité.
Courage d’être capable d’exiger le français dans les commerces, dans les services, dans la publicité, dans l’affichage, au travail… C’est vrai que se faire servir en français est un droit protégé par la Charte, mais c’est aussi un devoir…ça prend parfois de la patience et du courage…mais le résultat vaut la peine… Nous ne sommes peut-être pas un grand marché, mais nous sommes un marché quand même, et nous pouvons choisir de faire affaire avec ceux qui respectent notre langue. Bref si notre portefeuille parle français…ceux qui commercent avec nous seront motivés encore plus de le parler.
Fierté …La fierté qui nous pousserait à bien parler et bien écrire notre langue… Fierté de bien l’apprendre, et en conséquence, fierté d’enseigner une langue de qualité… Fierté de créer un cinéma qui parle un français correct, pas un français pointu, mais un français avec nos mots fussent-ils vieux et nos accents, mais du français non pas un dialecte que nous sommes les seuls à comprendre… Fierté de vouloir produire des films qui peuvent être diffusés sans sous-titre en France… Fierté de nos chroniqueurs à la radio comme à la télévision de soigner leur langue en continuant d’être des phares de la langue, des exemples à suivre…des gens qui nous entraînent vers le haut…ce qui n’empêche jamais d’être populaire soit dit en passant. Des animateurs capables de combattre tous les Ca vatêtre et les çal’aide de ce monde(…) »(fin de la citation)
En mars 1977, Monsieur Camille Laurin présentait à l’Assemblée nationale la politique québécoise de la langue française.Il évoquait les quatre principes fondateurs
Premièrement : au Québec, la langue française n'est pas qu’un simple mode d'expression ; c’est un milieu de vie.
Deuxièmement : il faut respecter les minorités, leurs langues et leurs cultures
Troisièmement: il est important d'apprendre d'autres langues que le français.
Quatrième principe : le statut de la langue française au Québec est une question de justice sociale.
Pour consulter cette politique
http://www.spl.gouv.qc.ca/fileadmin/med ... Laurin.pdf
Bonne journée et comme le dit Richard Desjardins
Que Dieu vous blesse..... God bless you
Michel Fréchette
Les esprits sont comme les parachutes. Ils ne fonctionnent que quand ils sont ouverts."
Louis Pauwels.Croyances et religions
